Depuis mes retrouvailles mouvementés avec Gaïa, je suis étonné de ne pas encore avoir reçu la visite du directeur. Elle ne m'a donc pas discrédité auprès de la direction, sans nul doutes m'a t-elle cru lorsque je lui ai parlé à cœur ouvert l'autre jour. J'en sais rien, je sais pas si j'ai envie de me poser la question en même temps. Ça m'arrange bien de ne la croiser qu'en de rares occasions, simplement parce que ça me fait toujours quelque chose de la voir même si ça me tue de l'admettre. En dehors d'un physique extraordinaire, elle est en tout point ce que je déteste mais j'ai su voir sous la carapace. Je suis de repos aujourd'hui, j'enfile un maillot de bain, je récupère une serviette et je prend l'un des vélos de l'hôtel pour rouler et rejoindre une plage plus tranquille de Capri. Une petite crique que les touristes ne connaissent pas beaucoup en temps normal. Ça ne m’intéresse pas d'aller à la plage de l'hôtel, simplement parce qu'il n'y a que ces riches clients et que je ne me sens pas du tout à mon aise à cet endroit. Ce serait sans doutes le plus simple pourtant, elle a dix mètres à peine mais je préfère être au calme. Je gare mon vélo et je l'accroche à l'endroit indiqué avant de faire mes premiers pas sur le sable brûlant. Je n'attend pas pour rejoindre l'eau chaude de Capri, laissant mes diverses affaires sur le sable, sans surveillance. Mes pensées sont accaparés en ce moment, j'en suis même arrivé à faire des rêves érotiques de la jeune et sensuelle Gaïa, elle a califourchon sur moi. Raah, faut vraiment que j'arrive à me la sortir de la tête, surtout qu'elle est en charmante compagnie à chaque fois qu'elle passe devant la réception. Quelle garce, elle le sait et elle en joue. Elle a toujours été particulièrement doué pour éveiller la jalousie en moi, c'est comme une seconde nature de savoir ou appuyer pour faire mal et détruire. Je me console en me disant qu'elle sera parti dans quelques semaines et en attendant, je prend sur moi et je me défoule comme je peux : la nage est l'un des moyens les plus efficaces.

Je nage, je profite de la chaleur de l'eau contre mon corps pour me détendre. Je suis assez sportif, pas du genre à m'entrainer tous les jours cependant mais j'aime prendre un minimum soin de moi. Parce que si on a pas besoin de faire le moindre sport quand on est adolescent, il faut bosser pour maintenir la forme et ne pas devenir raplapla à partir de vingt cinq ans. Les abdominaux se transforment en gras sinon, ce n'est pas mon cas, justement parce que j'ai fait attention à tout ça. Bref je nage de longues minutes avant de ressortir de l'eau, les cheveux en vrac. Je les replace correctement, en arrière et je rejoins la plage. Mes pieds sur le sable chaud et je la vois au loin, oui, elle bronze et elle est de dos mais je connais aisément chacune de ses courbes par coeur. J'étais seul, tranquille et elle est là. Je récupère la serviette et je commence à me sécher avant de lui lancer : "tu me suis ?" Je me doutes que non mais avouez que la coïncidence est énorme quand même, cette crique n'est logiquement pas connue des touristes, elle est d'ailleurs la plupart du temps complètement vide alors la voir, elle et ici... Je commence à me poser certaines questions. J'attrape une bouteille d'eau, prévu pour l'occasion et j'en prend une grande goulée avant de me tourner vers mon interlocutrice. Profitant aisément du spectacle qu'elle m'offre avec ces courbes parfaites, je détourne le regard faudrait pas qu'elle le remarque et qu'elle sache qu'elle a encore un pouvoir de séduction terrible sur moi. Parce que même si la meilleure façon de résister à la tentation, c'est d'y céder, je ne crois pas que ce soit la solution sur ce coup là. Je vois déjà ce qu'elle va me répondre, un truc du genre : dans tes rêves pauvre mec. Et un sourire se dessine sur mon visage rien qu'à cette idée. Ses retrouvailles m'ont complètement chamboulé, mais je dois avouer que c'est délectable de la retrouver et je ne peux m'empêcher de ressentir cette pointe de joie à la voir ici.

Je connais chaque parcelle de son corps à la perfection, je suis en capacité de vous dire où se trouve chacun des grains de beauté et chaque tâche de naissance. J'ai arpenter ses courbes tellement de fois après l'amour ou simplement en la regardant dormir. "ta crique ? Quoi Papounet chéri te l'a acheter pour ton anniversaire." fis je, moqueur. Pas sur que la blague prenne ceci dit, elle a l'air toujours très remontée, ce qui a le don de m'exaspérer, c'est vrai, c'est elle qui a gâcher ma vie pas l'inverse. Et puis, elle a entièrement conscience de son statut de fille à papa et elle en profite et en joue. "alors qu'est ce que tu fous ici ? Personne pour te servir des cocktails et te manucurer les ongles pendant que tu fais bronzette." Oui, j'exagère, je rend la situation un peu plus lourde qu'elle ne l'est déjà. Surtout que l'adulte mature dans cette conversation, ça devrait être moi, au lieu de ça, je me comporte comme un adolescent, l'effet qu'elle a toujours eu sur moi: une seconde jeunesse. Je finis de me sécher à l'aide de ma serviette et je m'assoie sur le sable, à même la serviette, de toutes façons, j'ai bien l'intention de retourner nager un peu tout à l'heure alors les grains qui me collent au cul, je m'en fou un peu. Nous sommes seuls au monde, en même temps, c'est en semaine et la saison des touristes n'est pas encore réellement commencée. Je pousse un soupire et mon regard se porte sur l'horizon, un paysage sublime se dessine devant mes yeux, c'est vraiment très beau. J'aime cette île pour les délices qu'elle offre même si je préfèrerais qu'elle soit moins touristique dans le fond, elle commence à être si connu qu'on est tranquilles nulle part, la preuve...

Elle monte sur ses grands chevaux si facilement. Elle me fusille du regard, elle me laisse entendre qu'elle n'est pas vraiment contente de me voir ici, je crois même que ça l'emmerde que je bosse dans cet hôtel, quelle torture de me voir tous les jours. "parasite hein ? C'est marrant, tu disais pas ça quelques années plus tôt." Je la cherche, sans doutes parce qu'à la revoir, je me sens plus vivant que jamais. Il faut dire que les conséquences de cette histoire avec elle avaient été très lourde et je ne suis devenu que l'ombre de moi même. La taquiner est aussi un moyen de la faire payer, mon air détaché est en fait le masque que je préfère montrer vis à vis d'elle. Pas question de la laisser croire qu'elle a encore de l'impact sur moi. Faut dire, qu'à la regarder s'éloigner dans l'eau, elle me fait presque baver, ma langue en tomberait sur le sol. N'importe quel nana rêvait d'avoir son corps, la volupté de ses formes généreuses et sensuelles. Raah, elle me fait trop vibrer pour que je reste indifférent. Jusque là ceci dit, elle n'a pas l'air d'avoir remarqué quoi que ce soit, enfin, elle est forte pour dissimuler en même temps. Assis, fixant l'horizon -enfin Gaïa-, je me remémore nos nuits passés ensemble, cachés pour que ma femme ne se rende compte de rien. Elle m'aura au moins permis de ne pas m’engouffrer dans un mariage sans amour, le seul point positif ressorti de cette relation. Je remet mes cheveux long en arrière alors que le vent les ébouriffe.

Je ne suis même pas sure de regretter ce que l'on a vécut, parce qu'à la revoir ainsi, en train de cacher sa vraie nature, en train de se comporter comme une peste pour me laisser croire que je ne l'atteint pas, je retrouve celle que j'ai aimé et le temps d'un instant, ma haine s'évapore parmi les nuages, comme si elle n'avait jamais ruiné ma vie. J'y crois pas, elle est en train de cracher sur tout ce que l'on a vécu ensemble comme si ça n'avait jamais compté. Je secoue la tête, elle ment, pour m'atteindre, pour me blesser comme je l'ai apparemment fait le jour où j'ai rompu avec elle. J'avais été bête de croire qu'elle s'en serait remise bien plus vite que moi. En même temps, elle n'était pas particulièrement expressive sur ce qu'elle pouvait ressentir à mon égard et je n'ai jamais été très adroit pour deceler ce genre de choses chez les autres. Le manque d'habitude surement. C'est d'ailleurs pour ça que je n'avais pas comprit que mon mariage était voué à l'échec depuis le début. Elle m'aimait bien plus que je ne l'aimais et je l'ai abimé, un peu comme Gaïa dans le fond. J'avais oublié que la première blessure amoureuse est la plus douloureuse. "arrête, tu n'y crois pas toi même." Je baisse la tête et je ris jaune suite à sa seconde remarque, c'est quand même l'hôpital qui se fout de la charité sur ce coup là. "Je t'ai approché ?" Mes pieds se plantent dans le sable alors que je n'en dis pas plus. Elle sait aussi bien que moi qu'elle m'avait fait des avances à de nombreuses reprises à l'époque. Elle s'était armée de persévérance et bien incapable de lui résister plus de quelques mois, j'avais succomber à ses charmes adolescent pour vivre avec elle la plus belle des idylle. "Range les griffes Gaïa. Ça ne te va pas si bien de jouer les gamines arrogantes." ajoutais je, un brin provocateur, pour lui faire comprendre que je préfèrais largement avoir à faire avec la "vrai" elle.