dans tes rêves, tu sens déjà ta tête te brûler. t'as l'impression qu'un millier de travailleur tape à l'intérieur de ton crâne à la recherche de pièces d'or, très profond. ça te réveille, bien sur. tu portes ta main à ta tête, en morflant. la douleur est extrême. ça fait un bail que t'as pas ressenti ça, aussi fort. t'essaie de retrouver quelques moments de ta soirée, mais ça te semble tellement loin, tellement flou. tu soupires, tout en grognant. t'aimes pas du tout être comme ça. tu juges avoir passé l'âge. à new-york pour tes dix-huit ans, c'était normal d'avoir cette douleur. aujourd'hui, avec le boulot et la chaleur de capri, ce n'était plus possible. tu souffles une nouvelle fois. tu te tourne du côté vers le dos. t'es pas au milieu du lit. tu te demandes soudain pourquoi tu n'étais pas dans ta position habituelle. stressée, tu regardes à côté de toi. personne. tu souffles de soulagement. c'est bon, t'es rentrée seule. ce n'était qu'un sale pressentiment. tu te lèves doucement pour regarder autour du lit, tout de même. t'es pas très habillée mais vu ton taux d'alcoolémie d'hier soir, c'est normal. tu te décides à te lever, très très lentement. de brefs passages de la soirée te reviennent. t'as passé pas mal de temps avec jaz. au fond, ça te rassure. parce que c'est un bon pote, jaz. il prend soin de toi, t'en es sûre. tu cherches alors ton téléphone, tout en essayant d'enfiler un t-shirt. la manche dans le cou. bravo lolli, t'as bu combien de litres hier soir, sérieux ? d'un coup, la porte de ta chambre s'ouvre. tu sursautes, faisant tomber ton téléphone de ta main sur le tapis. heureusement. tu bénis le tapis, à ce moment précis. en face de toi, rayonnant, jaz. tu souffles de soulagement une nouvelle fois. ah, c'est toi ! tu dis. t'es contente de le voir, il apporte même le petit déjeuné. tu souris à cette idée et t'as étonnement faim pour ton état. jaz, il est trop mignon. il a toujours pris soin de toi et il a toujours fais attention à ce que t'aille bien. il a du sentir que ce matin, t'aurais faim. oh, c'est adorable ! je te ferai bien une bise de merci, mais j'suis dégueue. ça attendra. t'ajoutais, sans gêne et toujours en petite culotte à essayer de déverrouiller ton téléphone. t'y arrivais pas, d'ailleurs. tu te poses sur le lit de ta chambre, tu soupires une nouvelle fois. tu vis ta vie, presque comme si le fait que jaz soit là soit normal. par hasard, t'aurais pas retrouvé ma soirée sur ton chemin ? tu disais, le regardant avec tes yeux de chat en gueule de bois. sait-on jamais, il pourrait peut-être savoir certaines choses que tu ne sais pas.