Elle termina la bouteille de Martini en faisant glisser le liquide dans sa coupe. Donna, lui avait rapporté exprès après la fermeture du restaurant de l'hôtel, contre quelques beaux petits billets. Gloups. Elle bu la coupe d'une traite. Valentina émit un petit rire, en buvant la coupe trop vite elle s'en était éclaboussée sur le nez. Elle s'essuya d'un revers de main. Bon, allez, c'était l'heure. Enfin, non pas qu'elle avait une heure de prédilection pour ce genre de chose, mais c'était le moment idéal. Elle se sentait d'attaque. L'alcool avait cet effet, festif, enivrant. Elle se sentait enhardie par le Martini blanc qu'elle s'était enfilée. Elle roula sur son lit immense, et tendit le bras, trop court, elle se remua pour se monter, hop elle l'attrapa. Elle composa le numéro rapide du room-service. Une voix masculine lui répondit. Valentina fit une petite moue. Ce n'était pas la voix attendue. Celle qu'elle voulait, elle pourrait la reconnaitre entre des millions, des milliards même, entre tous. Cette voix si suave, si belle, ce petit accent américain, ces petites fautes d'italiens. Tellement mignon. Pas grave. Hmm, salut. C'est Valentina, de la chambre 213. D'un air un peu blasé, on lui répondit qu'on savait, car le numéro de chambre s'était affiché sur le téléphone. Valentina rit un peu, oui c'est vrai. Et puis, le room-service commençait à être habitué aux appels nocturnes de la 213. Jaz Corliev, il est là ? minauda l'italo-américaine. On lui répondit qu'il n'était pas disponible pour le moment. Valentina enroula son doigt autour du fil du téléphone. Il est très, très important que ça soit lui qui réponde à ma commande. Encore une fois, on lui répondit qu'on savait, comme je le disais, les appels nocturnes de la 213 on les connaissaient par coeur. Alooors, je voudrais. Du champagne. Avec DEUX coupes. Et puis un cheeseburger, et aussi de la chantilly. Elle parlait d'une voix pleine de sous entendus ce qui amena son interlocuteur à faire une petite pause, sans doute pour étouffer un rire qui aurait été très malvenu. Le client est roi, non ?

Une fois raccrochée, elle se leva d’un bond du lit, enfin c’est ce qu’elle tenta. Mais elle se prit les pieds dans l’un des draps défaits, et atterrit la tête la première sur la moquette. Aoutch. Elle grommela et se redressa sur ses quatre pattes sur quelques mètres, jusqu’à s’appuyer sur sa commode et se redressa. Là enfin, elle ouvrit sa commode et choisis avec soin sa plus belle lingerie. L’avantage quand on est riche c’est qu’on est blindée de lingerie fine. C’est une belle nuisette noire en dentelle et satin qui remporta la bataille. Elle l’enfila, s’arrangea pour que sa poitrine soit le mieux calée possible et puis s’arrêta devant le miroir, très rapidement elle laqua ses cheveux pour leur donner du volume, ajouta une pointe de rouge à lèvres et un pchit de parfum. Parfait. Après ça elle se pressa devant la porte d’entrée et attendit. Il lui sembla que l’éternité s’était écoulée avant qu’enfin elle entendit quelques coups. Valentina plaqua sa main devant sa bouche pour s'empêcher de s'extasier devant la manière si "mignonne" qu'il avait de frappé aux portes. Elle ne dit rien, attendit qu'il parle. Service de chambre. Elle papillonna des yeux et porta une main à son coeur. Bon sang, sa voix était magnifique. D'un coup, ne pouvant supporter une seconde de plus séparée de son grand amour, elle lui ouvrit grand la porte. Une main sur la porte, une autre sur sa hanche, essayant de prendre une pose de mannequin comme elle avait vu faire sa mère des centaines de fois, elle accorda son plus grand sourire. Bonjour bel inconnu... sa voix se voulait mystérieuse et suave, elle en était plutôt flippante. D'ailleurs Jaz écarquilla les yeux en découvrant la tenue peu conventionnelle dans laquelle on l'accueillait. Elle détourna directement les yeux. Voyant sa gène comme une forme d'excitation Valentina n'en fut que plus heureuse et se mit à glousser se penchant en avant de manière... judicieuse dirons-nous. Et puis elle baissa les yeux sur la salade de fruit qu'on lui tendait, un peu perplexe elle écouta le beau Corliev s'expliquer : Vous savez que nous n'avons pas le droit de vous laisser boire ou grignoter en pleine nuit. Du coup, j'ai pris la liberté de remplacer votre commande par quelque chose de plus... adapté. Valentina ouvrit la bouche, extasiée et détailla tous les petits fruits découpés, épluchés et mélangés. Tu as.. préparé une salade de fruit rien que pour moi ? Elle mit ses deux mains sur son coeur, touchée au plus profond. C'est super mignon !!! elle fit un grand sourire et puis se recula de quelques pas, d'une démarche pas très sûr. Cependant, c'est sûre d'elle qu'elle indiqua d'un geste de la main sa suite. Vas-y, entre. Tu peux poser ça... sur le lit... Elle avait terminé sa phrase en essayant de prendre la voix d'une James Bond Girl au moment fatidique. Ca encore, c'était loupé, et flippant ! Mais elle savait exactement ce qu'elle voulait, c'est pourquoi à peine Jaz eut-il fait un pas en avant qu'elle referma la porte derrière lui. Et puis, voyant qu'il était tout à fait mal à l'aise elle s'empressa d'aller jusqu'à son mini-frigo pour en sortir une bouteille de champagne qu'elle gardait bien au chaud (enfin au froid) pour des occasions comme celle-ci. Elle savait bien que le personnel de l'hôtel était tout à fait chiant concernant son régime alimentaire. Mais merde, elle crevait de faim elle ! Elle avait besoin de burger, de frite, de sauce ketchup et autres conneries made in USA pour survivre, elle était New Yorkaise ! Enfin, la bouteille de champagne dans une main elle sortie deux coupes d'un placard et montra le tout à Jaz, fière, un large sourire aux lèvres. Je me disais bien que mon papa avait menacé tout le personnel avec ses règles trop chiantes ! Mais j'avais prévu le coup ! Je suis une très, très méchante fille ! Là, franchement, elle était à son maximum de sex-appeal... Enfin... Selon elle ! Elle tendit la bouteille à Jaz, afin qu'il l'ouvre, parce que clairement, elle ne savait pas le faire elle-même.