Tu restes parfaitement maîtresse de toi-même, en toutes occasions, alors qu'on aurait pu croire qu'avec ton caractère sanguin, tu aurais pu voler en éclat. ☆  pourtant, t'es du genre bouillante. Avec toi, on sait jamais si tu va exploser ou bien te mettre à rire. Tes réactions sont souvent imprévisibles, mêlant joie et abattement. T'es prête à tout si tu te sens en danger ou si ta famille l'est.☆ t'es terrifiée à l'idée de devenir comme ta mère. Ta ressemblance physique avec elle est troublante, tout le monde le dit et tout le monde assume, ainsi, que t'es victime des mêmes maux qu'elle. Et si jusqu'à aujourd'hui, ce n'est pas le cas, t'es effrayée à l'idée que la maladie coule déjà dans tes veines ✮ alors tu camoufles toutes tes émotions fortes sous une apparence froide. Tu n'hurles jamais, te contentes de détruire les personnes avec tes mots. Surtout, tu n'aimes jamais. tu sais que l'amour rend les gens foux ☆ la seule chose qui pourrait te pousser à la folie, c'est si quelqu'un venait à toucher à timo. Tu ne répondrais plus de toi. Timo, c'est ton point de repère, ton ancre. Il est ton équilibre dans un monde qui s'amuse à te bousculer. ✮ t'aimes l'adrénaline. Tu te sens jamais aussi vivante qu'aux commandes d'un bolide ou en train de sauter d'une montagne. T'essayes de te calmer, parce que timo en ferait une attaque s'il le savait, mais ça te plait ces moments où seule l'adrénaline coule dans tes veines ☆ les copines de ton frère ne sont jamais assez bien pour lui, tout comme aucun homme ne lui arrive à la cheville. C'est un fait ✮ T'as sans cesse besoin d'être en mouvement, de bouger, de rire, de te faire remarquer ✮ tu as très vite appris que tu ne pouvais compter que sur deux personnes : timo et toi-même. Tu n'as pas la naïveté de croire que le reste du monde pourra te sauver le jour où tu en auras besoin ☆ de nombreux tatouages trouvent leur place sur ton corps, mais le plus important, c'est celui en honneur de timo ✮ tu fumes trop, tu bois trop, tu vis trop. Tu finiras par te brûler les ailes, mais pour le moment, tu t'en moques. Parce que pour la première fois de ta vie, tu te sens enfin libre. Libre des quand dira-t-on, libre des folies de ta mère, libre de cette famille qui te pèse. T'es libre et avec Timo, que demander de plus ? ☆

#1. tu connais l'italie ? non, ça fait seulement quelques jours qu'on y est, mon jumeau et moi. Nous notre truc, c'est plutôt les plages espanoles, les sangrias et les tapas, mais la pizza, ça a du bon aussi. #2. et capri, t'en penses quoi ? je m'attendais pas à ça, mais c'est toujours mieux que la maison. Ici, il n'y a personne pour nous dire quoi faire. #3. la villa médicis, t'y es pour quelle raison ? parce que quand il a fallu faire nos choix erasmus, c'est le seul que timo et moi avions en commun. #4. tu penses y rester ? peut être. six mois, c'est sur. On verra après pour le reste. #5. quels sont tes plans dans les jours à venir ? entretenir mon bronzage à la piscine et ce mec avec ses abdos en bétons.

« Deux mojitos s'il vous plait. » Ton accent espagnol t'empêche de te faire comprendre pour les choses les plus communes de la vie. Ce matin, au lieu d'avoir une omelette pour ton petit déjeuner, tu t'es retrouvée face à une assiette de salade, par exemple. Mais pour les choses importantes, l'alcool, les hommes, tu arrives à te faire comprendre à la perfection. Du moins, c'est ce que tu croyais jusqu'à ce que le barman de la piscine te ramène deux verres rempli d'un liquide bleu. Tu ne sais pas d'où il vient, mais dans ton pays, les mojitos sont translucides et sentent bon l'été. « Merci. » Enfin, tu supposes. Tu n'as pas l'énergie de recommander autre chose. Ta journée à la plage à parfaire ton bronzage et à admirer l'équipe de beach volley local t'as épuisé. Tu te retournes, un peu brutalement certes, et ton corps se retrouve projeté dans le torse – ferme soit dit en passant – d'un homme. « Scusi » Tu lui aurais bien dit aucun problème, mais son visage t'es familier. Affreusement familier. Ses abdos encore plus. Et son sourire hante tes pires cauchemars ou tes rêves les plus érotiques, au choix. Il te sourit, tu lui rends son sourire. T'es même à deux doigts de lui offrir le cocktail de Timo quand tu entends cette voix affreusement stridente sortie tout droit d'un cauchemar. Elle est là. Et elle arrive droit sur toi, ou plutôt droit sur lui. Tu te souviens maintenant. C'est le nouveau jouet de cette conne. Oh non. Qu'est ce qu'elle fait là ? Qu'est ce qu'il fait là avec elle ? Si elle te voit, elle va savoir que Timo est là. Si elle te voit, elle va se sentir obligée de rappeler à ton bon souvenir toutes les choses que t'as voulu laissé derrière en quittant Séville. Tu pensais pouvoir être une autre personne ici. Naïvement, t'avais cru pouvoir éviter ton nom de famille et tout ce qu'il implique. Mais l'ombre de la maladie de ta mère et des rumeurs à ton sujet est toujours là. Tu profites que le beau brun est le dos tourné pour t'enfuir. Tu te caches derrière une chaise longue, puis fait la marche du crabe, soulevant probablement plusieurs interrogations chez les vacanciers, mais tu t'en moques. Elle ne doit pas te voir. Pire encore, elle ne doit pas voir Timo et Timo ne doit pas la voir. Tu as beau aimé ton frère plus que tout, il est connu pour prendre de mauvaises décisions. Et pimbêche est la pire de ces décisions. LA PIRE. Elle ne lui arrive pas à la cheville. Il mérite mieux qu'une fille comme elle et tu ne te sens pas coupable pour les avoir fait rompre. Tu te devais de le faire. Pour être honnête, il a pu t'arriver de te sentir coupable, les rares fois où Timo, ton rayon de soleil, semblait déprimé. Mais tu t'en es vite remis. Tout comme lui. « Qu'est ce que tu fous She ? » Hein ? Tu relèves la tête pour voir ton jumeau dégoulinant de l'eau de la piscine te regarder de haut. Tu te relèves d'un coup, lui tend son cocktail et enlève la fausse poussière qui a pu s'installer sur ton paréo. « Rien. J'avais une crampe au mollet, c'est tout. » Il te regarde bizarrement avant de laisser tomber. Il te connaît trop pour chercher à comprendre. Il te tourne le dos et retourne s'installer sur vos chaises longues. « Non, pas par là ! » Tu te racles la gorge. « Je veux dire, aie, j'ai mal. Je crois que tu dois me porter jusqu'à ma chambre. » Tu fais la malade, tu joues le jeu, te touche le mollet comme si t'allais bientôt perdre la vie et Timo, il s'inquiète comme toujours. Et pendant qu'il te porte, il oublie de voir Pimbêche qui passe à deux mètres de vous. Son mec, par contre lui, te voit. Il te fait même un clin d’œil.  Il te reste plus qu'à espérer qu'ils sont là pour un weekend. Parce que ça risque de compliquer les choses autrement.