Elle garde les yeux fermés, Florrie. Un bon moment. Longtemps. Comme si ça pouvait lui permettre d'oublier un peu tout ça. Elle aimerait bien, ne plus songer à rien en un claquement de doigt. Vendre ses souvenirs à un faible tintement de doigts. Florrie n'a aucune idée de leur qu'il est, elle sait juste que le soleil est toujours présent dans le ciel. Elle peut sentir les rayons sur sa peau brune, là, juste au niveau de ses épaules. Ça l'éveille, doucement. Lui remet les idées en place. Qu'est-ce qu'elle foutait encore là ? Elle voit une silhouette à ses côtés et ça la fait grimacer. Une séance de message programmer avec service supplémentaire. Parfois, Florrie, elle réfléchit même pas. Est-ce qu'elle y songeait qu'elle pouvait perdre son boulot si elle se faisait prendre ? Pas une seule seconde. L'appât du gain, le besoin d'argent. Ils le sentaient bien, ses clients, ceux qui séjournaient à l'hôtel. Florrie grogne un peu et tente de dégager toutes ses mauvaises pensées. Elle avait de plus en plus de mal à relativiser ces derniers temps. Mae est passé et il a tout dérégler. "Je ferais plus souvent appelle à tes massages dis-moi..." Florrie ne répond rien, garde les lèvres closes. Elle a sa main qui la démange, ses sourcils qui se froncent alors qu'elle lui tourne le dos. Elle commence à se lever, lance à peine un regard vers lui. Il pourrait presque avoir l'âge de son père s'il l'avait eut assez tôt. C'est la pensée de trop. Ça la répugne, la fait frissonner. Ça la dégoûte, il la dégoûte, elle se dégoûte. "Faut que j'y aille." Qu'elle articule à peine alors qu'elle enfile son uniforme. Elle se presse, arrive à ses fins en quelques secondes à peine. "Oublies pas ton pourboire." Il a un sourire carnassier aux lèvres et Florrie a envie de lui arracher. Elle attrape d'une vive poigne les quelques billets verres, ne prend même pas la peine de compter alors qu'elle ouvre la porte. Quitter les lieux et vite, c'est son seul souhait. La porte claque sous son geste et bientôt elle retrouve les couloirs si familier. Elle passe une main sur son visage, grimace alors qu'elle n'a pas de quoi prendre connaissance de l'heure. Son emploi du temps, c'était presque au pressentiment ces derniers temps. Alors elle vague entre les murs, tourne même son regard derrière elle lorsqu'il lui semble sentir une autre présence. Elle sursaute un peu lorsque la silhouette vient se trouver juste derrière elle. Lip. "Qu'est-ce que tu fais là ?" Qu'elle lui lance un peu durement. Salutation à la Florrie. C'est pas très habituel mais il a dû s'y faire depuis le temps, à Florrie la sauvage. Elle enfonce en peu plus ses billets dans sa poche alors qu'elle ne le quitte pas du regard. "Je suis en retard dans mon planning, c'est ça ?" Elle hausse ses épaules un peu, une légère moue au visage. "J'ai pas vu le temps passer." Une excuses plus pourrie, ça existe, vraiment ?

il avait une gueule de bois phénoménale. a ce moment précis, lip était content de ne pas travailler ce jour là. il pouvait cuver tranquillement dans son coin. sa tête frappait, il avait l’impression que son cerveau faisait des tours et des tours dans sa tête, au point de lui donner envie de vomir. il savait que dès qu’il ouvrirait les yeux, ça serait pire. lip prit son courage à deux mains et ouvrit un œil. il découvrit qu’il n’était absolument pas dans sa chambre, ce qui lui fit ouvrir son deuxième oeil. un instant de frayeur. est-ce qu’il avait recouché avec gaïa ? est-ce qu’il avait carrément dormi dans sa chambre à elle ? et merde, lip t’es vraiment qu’un con. il tourna doucement la tête de l’autre coté du lit et il découvrit des cheveux bruns. ouf… c’était pas gaïa. il se redressa un peu pour voir le visage de sa comagne de lit. jolie. sans plus. c’était pas gaïa, ni lolli. il attrapa ses fringues qu’il retrouva au sol et s’habilla à la hâte. il avait peur de « la » réveiller. il n’avait pas la moindre idée de son nom et il préférait laisser une bonne image à cette femme. il quitta doucement la chambre et traversa la suite à pas feutrés. plissant les yeux, il ouvrit puis referma la porte d’entrée. en sortant de la chambre, il se retourna pour découvrir florrie dans le couloir. il commença à se préparer des excuses mentalement. « qu'est-ce que tu fais là ? » florrie dans toute sa splendeur, lip passa une main dans ses cheveux. « je suis en retard dans mon planning, c'est ça ? » lip haussa les sourcils, comment il aurait pu le savoir ? il se souvenait pas de son propre planning, sauf aujourd’hui parce qu’il savait qu’il ne travaillait pas. « j'ai pas vu le temps passer. » elle mentait. lip le savait. mais florrie était une grande fille et lip n’était pas inquiet (enfin, pas trop), elle savait se défendre. « t’as pas vu le temps passer ou tu faisais des extras dans le coin ? » il s’approcha d’elle. « tu sais que si t’as besoin d’argent, tu peux faire des heures supp. ou même, j’sais pas tu me demandes, je t’avances et tu me rembourses quand tu peux. » lip se mêlait rarement de la vie de florrie, il avait confiance en elle pour être prudente. mais ce qu’elle faisait n’était tout de même pas tellement à son gout.

Florrie la comédienne se perd dans son jeu. Elle pourrait presque y croire elle-même, à toutes ses conneries, parfois. Celles qu'elle invente pour se sauver d'un mauvais pas, d'une situation un peu compromettante. Florrie la reine de la comédie fait pâle figure face à Lip. Elle était bonne comédienne, pourtant. Les traits de son visage, les rictus au coin des lèvres, le regard dosé. Y a tout les paramètres qui sont jaugés, calculés. Elle laisse jamais rien au hasard Florrie. La situation, elle aime pas quand elle lui échappe. Avoir toujours tout en main, c'est ça son secret pour se sortir du pétrin. Mais Lip est pas naïf et c'est bien ça qui l'embête. Il pouvait pas y croire celui-là ? Faire semblant au moins ? Parce que Florrie, elle aime pas parler de ces choses-là, surtout avec lui. Elle hausse un sourcil à ses premières paroles. Sa seule réaction. Laisser couler les commentaires pour vite changer de sujet. Pourtant, elle peut pas s'empêcher de réagir au fil de ses paroles. Florrie elle est impulsive, le contrôle, c'est pas vraiment son état d'esprit. Elle hausse les épaules, ne prend même pas la peine de mouver son visage. "Je me débrouilles très bien toute seule, merci." Florrie, elle s'en fiche un peu de sa réputation. Du regard des autres. Des messes basses. Des rumeurs. Elle veut se sentir indépendante et y a que ça qui lui importe. Besoin de rien, ni personne. Elle se borne à y croire, peut-être même qu'elle tombera elle-même dans le panneau un jour à se persuader ainsi. Parce qu'elle a beau dire ce qu'elle veut, elle est bien contente Florrie, de retrouver le brun et Mae. Elle crache sur la gente masculine mais n'est pas capable de s'en débarrasser. Parce qu'elle a besoin d'un pilier pour s'appuyer, s'élever. Lip compte beaucoup mais Florrie est incapable de l'exprimer. "Tu sais bien que j'accepterais jamais alors essayes même de lancer le sujet." Parce qu'elle est bornée, Florrie. Une idée en tête et rien ne l'arrête. Aussi, elle l'observe des pieds à la tête. Analyse complète. "T'as l'air frais toi, tiens. Qui est l'heureuse élue du jour ?" Elle a un sourire en coin, moqueur, joueur. Elle l'aime bien le taquiner, le Lip. C'est l'amour vache, un peu. Florrie elle est loin d'être démonstrative et elle est bien contente de ne pas le faire fuir. Avec ses remarques, ses mots pas toujours très chaleureux. Florrie la sauvage change de sujet et reste les bras croisés.

Spoiler: