la soirée était fraiche, sur les rives de capri. comme chaque mercredi de la semaine, lolli retrouvait sa famille au bord de l'eau. ils étaient arrivés depuis un mois, déjà. le soleil avait fait effet sur la peau des américains. lolli ne s'était jamais sentie aussi jolie, d'ailleurs. elle marchait dans le sable, les pied nu. il fallait quelques minutes pour quitter l'hôtel et se rendre au point de rendez-vous. au loin, elle apercevait déjà poppy, sa grande soeur. comme d'habitude, elle était là la première. c'était celle qui finissait le plus tôt, en fait. poppy était femme de chambre, à l'hôtel. elle travaillait principalement de journée. contrairement à lolli et remi, qui avaient des horaires beaucoup plus décalés. ils arrivaient donc, toujours plus tard. lolli remarquait au loin, que sa soeur avait tout préparé. une bouteille de vin, des verres et du saucisson. un truc européen qu'ils ne connaissaient pas trop mais qu'ils ont appris à apprécier ces derniers temps. lolli arriva assez près de poppy pour l'embrasser sur la joue et engager la conversation. ça va pop ? lolli et poppy. c'était tout et rien. toutes les deux, contre toutes attentes, s'étaient trouvées et savaient qu'aujourd'hui, rien ne pourrait les éloigner. au loin, une silhouette s'approchait. remi était en route. lolli attrapa un verre de vin, tout juste rempli par poppy. elle en but une gorgée, face à la mer. c'était une vue magnifique. le soleil se couchait tout juste, à l'horizon. je ne m'en lasserai jamais, de cette vue. lolli soupira, entendant les pas de remi dans le sable.

Ta journée s'achève, enfin. Tu sais que tu vas pouvoir retirer ton costume, retrouver les tiens, afin d'être de nouveau toi-même. C'est compliqué de jouer un rôle, d'être ce que tu n'es pas pour surveiller tes soeurs. Un mois, cela fait un mois que tu n'es plus le même. Que tu fais semblant. Tu ne sais pas si tu te plais réellement sur cette île. Tu aimes sa beauté, son charme, mais tu ne te sens pas en vacances. Simplement en attente. En attente que la vie reprenne son court, en attente de rentrer. Tu attends que quelque chose se produise et te réanime. Par chance, tu es accompagné par des biens inestimables, les sourires de Lolli et Poppy. Tu marches, t'éloignes de cet hôtel qui ne te ressemble pas. Tu devrais en être un client, pas un employé. Tu joues avec ta lèvre, les mains enfoncées dans les poches de ton jean. Le soleil se couche, l'atmosphère se rafraîchit. C'est le moment que tu préfères. Cette douceur éphémère, passagère, qui te permet d'observer l'océan briller par l'éclat de votre lumière. Tu te rapproches de tes soeurs, jusqu'à pouvoir discerner leur visage. Tu te rapproches, encore. Ton sourire s'installe immédiatement sur tes lèvres, elles sont là, enfin, auprès de toi. Tu peux te glisser derrière Lolli, embrasser son front. Tu en fais de même avec Poppy. Avec elles, tu n'es qu'un vieux grand-frère sur-protecteur, mielleux, possessif. Tu es différent en leurs compagnies. "Comment vont mes deux beautés ?" Tiens. Une preuve. Tu ne parles jamais ainsi. Sauf avec elles. De quoi rendre jalouse extrêmement jalouse ta fiancée. Mais tu t'en moques. Au fond de toi tu sais que tu ne peux pas aimer davantage que tu n'aimes tes soeurs. C'est inexplicable. Tu ne serais pas présent dans cet hôtel si ce n'est pas le cas. Tu avais choisi le sang, au lieu du coeur.