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Beatrizia 'Ebe' Biaggi

In the thousand ways to lead me back to the start
but you make it easy, you. to be who I want to be.
white coats ~ foxes minotaure/bazzart.org

Donc toi, ton nom c'est ★ beatrizia biaggi. bb. passe-partout. moche comme un pou. ebe pour les mensonges, ebe pour le grand public, ebe pour le caractère. biaggi, ce nom qui ne vient de personne. ebe elle a de l'avenir. beatrizia est enterrée. et t'as quel âge ★ vingt anniversaires dont dix-neuf passés aux côtés de son frère cadet et dix-huit avec la benjamine. trois bébés, en trois ans, de trois pères différents. tu parles d'un retour de couche. deux séjours à la maternité, quatre après-midis au parc avec maman, six goûters dans le manoir de faux-papa, une chasse au trésor autour du dôme de milan, une soirée pyjama girls only, trois soirées clandestines dans la cabane de vacances, trois nuits en cellule de dégrisement. t'es né en italie ★ milano. elle la connait sur le bout des doigts et n'échangerait sa ville natale pour rien au monde. faux-papa tenta de l'en chasser mais son idée farfelue faisait pâle figure face à la détermination d'ebe. comment t'es arrivé à capri ★ un post-it. un stupide post-it. preuve que son géniteur n'a jamais eu une once de respect à son égard. ni envers ses douze nouveaux frangins. à moins que ce ne soit sa mère. elle ne sait plus pourquoi elle s'est lancée dans ce périple 'à la recherche de mes ancêtres', mais une petite voix égoïste la pousse jusque capri. jusque filipo. parce qu'il l'a connu, parce qu'il l'a aimé. parce qu'il a existé pour lui, avec lui. et ce gringalet aux casquettes à fleurs est la réponse vivante à toutes ses questions. mais bordel ce qu'elle n'a pas envie de lui parler. mais t'es d'où ★ de paris, de milan, d'un détour par naples. d'ici et d'ailleurs. et t'as un 06 ★ samuele vitale. ça sonne rital, sanguin. il lui parle d'amour avec les mains et la confronte avec son regard machiste. il la fait vibrer autant qu'il la fait hurler. elle est (em)prise. prise à l'aimer, à s'faire pleurer, à s'amadouer. et ta famille, elle est comment ★ en travaux. ensevelie sous un tas de non-dits, des sourires en guise de tapisserie. ces sourires qu'on a envie de briser. cette famille dont on rêve de s'émanciper. mais on ne choisit pas sa famille. elle n'a pas choisi ce père néant, ni cette mère hantée. et c'était sans compter sur cette ribambelle de bambins blonds peuplant toutes les villes d'italie sous le nom de biaggi. son nom volé, bafoué. vide de sens. même son héritage à un goût de plaqué. heureusement qu'elle a grandi bien entouré, pour sûr le padre n'a pas de problème de fertilité. ils sont fiers de ce que tu fais ★ étudiante en deuxième année à l'instituto marangoni, originellement de milan, elle ne se fit pas prier quand l'occasion de s'envoler pour paris toqua à la porte. maman elle ne sait plus trop si elle se doit d'être fière, si elle a le droit d'être fière. faux-papa, elle lui a tout de même bien mise à l'envers alors il a encore un morceau de sa fierté coincé au fond de la gorge. mais à la fin de la journée, il l'a foutu hors de sa propre ville et se l'est appropriée, viticulteur milliardaire a deux balles.
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petit lapin, derrière ton écran ★ faut que je change mon pseudo, il m'fait honte. on s'contente de clara, on est intime ici.    tu viens d'où ★ buenos aires - paris - bali - côte est ricaine. il change tous les mois. t'as des rides déjà ★ vingt-et-un dix-huit ans. t'es arrivé là en tapis volant ou en fusée ★ je suis partie au ski encore. c'est fini, j'pars plus au sport d'hiver moi. une ultime bafouille ★ si je termine cette fiche les gars, si je termine cette fiche...    et c'est qui ton avatar ★ baby hadid. et t'es dans quel groupe ★ staff dans la vie, passager pour ebe.
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les mensonges. dans la famille, les petits bobards se lèguent de mère en fille. ceux qui enjolivent la vérité, ceux qui se murmurent autour d'un thé. conception immaculée. cette gamine sans père, sans histoire. sans repère. puis un matin, cette fille d'escroc. cet héritage ambulant. vivant. les mensonges. les emmerdes. ce connard. ☆ les problèmes. les garçons, la famille, l'éducation. les problèmes. tout est chaotique avec les della. en particulier avec ebe. son karma lui met à l'envers depuis sa naissance et elle enchaine les merdes à une vitesse fulgurante. mais elle est démerde ebe. il faut bien, avec un destin comme le sien. ✮ les blonds. elle les a collectionné un moment. surfeurs, barmans, fils de bonne famille. ils y sont tous passés. ils ont beaucoup fait enrager faux-papa. peut-être que dans l'fond, ils ne lui servaient qu'à ça. jusqu'au jour où elle a croisé le chemin de samuele. une histoire pas romantique, ça a terminé dans les toilettes du bar en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire 'ebe'. brun ténébreux à la barbe de deux jours, aux antipodes des mecs qu'elle enchainait. et pourtant. c'est bien le seul encore là deux ans plus tard. ☆ les éclats de rire. elle est joviale ebe. elle sourit toujours, rit beaucoup. elle a ce rire communicatif, ce petit rire cristallin qui vous prend la tête mais vous contraint à le suivre. elle a apprit à être son propre rayon de soleil. et ça fait du bien. elle fait du bien. elle est très emphatique et sait trouver les mots. pour apaiser. pour embraser. c'est une gamine attachante ebe. avec ses yeux couleur océan et ses dents cafouillis. ✮ l'instabilité. stable dans son instabilité. la tornade. l'imprévision à l'état pur. gosse à fleur de peau, cicatrice d'une enfance sans paternel. sans modèle. le bordel. elle la vomit son émotivité ebe, s'emballe pour un pincement de lèvres. elle pleure beaucoup également. ses larmes coulent quand elle est remontée, quand elle est heureuse, sur commande. elle pleure. elle extériorise. parce que sa foutu mère n'en a pas été capable vingt ans plus tôt. 'ton père mène une double-vie mon ange, pas du style james bond, plutôt dsk.' c'est quand même pas compliqué. ☆ la fraternité  les frangins. la fine équipe. trois bébés en trois ans, nés le même jour de trois pères différents. maman della ne pouvait pas se montrer plus performante. ils sont soudés jusqu'à la moelle ces gosses. ebe, l'électron libre qui s'est envolée à de nouveaux rêves parisiens. elle a hérité du paternel le plus théâtral et de ses émotions en pagaille. gio, le beau gosse au problème d'infériorité. deux soeurs + un frère, faites le calcul. avec ebe la tempête et lila la sournoise, il fallait trouver sa place avec intelligence et fermeté. leur frère. leur colle. sans lui, tout foutrait l'camp dans leurs vies respectives. et lila, la tête pensante de cette fratrie. si douce, si fragile, mais si maligne. elle vous mène par le bout du nez en deux battements de cils. on lui donnerait le bon dieu sans confession à cette gamine. mais n'oubliez jamais d'où elle vient, d'où ils viennent. ✮ le faux-papa les relations avec leurs parents sont chaotiques pour tous les trois. leur maman est tarée, se prétendant à l'ouest pour ne pas avoir à ouvrir les yeux et réaliser que ce mari riche à souhait pourri la vie de ses enfants. et faux-papa est un milliardaire imbu de lui-même utilisant leur mère comme femme trophée et rattrapant leurs diverses bêtises à coup de chèques en or. en se débarrassant d'ebe, celle qu'il soupçonnait la plus dévastatrice, il a déclenché l'ouragan della qui signera sa fin. ☆ paris italienne pure souche élevée à milan, dans l'un des mariages les plus riches et les plus instables du pays, ebe était destinée à se lancer dans la mode. elle l'aime sa ville, son milan fétiche, pourtant elle l'étouffe. faux-papa l'étouffe. lui et sa fortune lui indiquent la sortie de secours depuis des années. et un beau matin elle craque et rejoint paris, avec ses études pour couverture. elle le regrette un soir sur deux. elle regrette surtout d'avoir abandonné ses frangins dans la bataille. elle est tombée amoureuse de paris, londres lui fait fortement de l'oeil pour l'année prochaine. et même si elle ne se voit pas revenir à la maison tant que son connard de beau-père n'aura pas foutu l'camp, elle rentre sauver ses cadets le temps d'un été. et peut-être, les ramener dans sa valise à la rentrée. ✮ la pluie et le beau temps ebe, elle déteste les small talks. ils lui donnent de l'urticaire. elle veut parler profondément ebe, elle veut se sentir captiver et boire les paroles de son interlocuteur. elle est intense. elle fout les pieds dans le plat en posant les questions qui dérangent. et si tu ne peux pas suivre la cadence, ne prends pas la peine de lui adresser la parole à nouveau. elle s'en tape du nouveau collier de ton chien ebe, elle veut savoir combien d'heures tu as pleuré après qu'on t'ait brisé le coeur pour la première fois, elle veut entendre tes récits sur ton endroit préféré, elle veut passer des rires aux larmes en partageant tes secrets d'enfance. ☆

#1. tu connais l'italie ? née et élevée, elle la défendrait corps et âme son italie chérie. pourtant, elle l'a trompé pour la france et sa ville lumière depuis un an déjà. #2. et capri, t'en penses quoi ? capri c'est les virées vespa avec les jolis garçons, les spritz au bord de l'eau et les soirées clandestines à la grotte bleue. mais cette année, cette fausse réunion de famille cache un espionnage bancal du nouvel homme à tout faire de la villa médicis. un biaggi. il ignore son existence, elle l'a découvert vingt minutes auparavant. les retrouvailles risquent d'être tendues. si chacun décide encore de s'adresser la parole. #3. la villa médicis, t'y es pour quelle raison ? pour profiter d'un été avec son frère et sa soeur après avoir passé un an éparpillés entre la france et l'italie. pour coincer le mécano après son service et lui faire cracher le morceau. la vérité et rien que la vérité. #4. tu penses y rester ? jusqu'à la rentrée. si elle n'a pas foutu le camp plus tôt. #5. quels sont tes plans dans les jours à venir ? battre gio au tennis. recoudre la robe de lila. arrêter de ruminer dans son coin. réussir à faire venir vitale. rire, rire, rire avec babi. brûler le maillot de bain de faux-papa. ne pas étrangler sa mère.

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Je ne veux plus que le monde,
tourne autour de toi.

assise à l'ombre de son parasol monogrammé, son chew-gum claquant contre ses dents immaculées, elle l'observe et son déjeuner lui titille le fond de la gorge. elle le voit et elle l'imagine. à son image. pouilleux. mafieux. merdeux du dimanche. et ce sourire, son sourire. l'inconnu, aux allures de mauvaise nouvelle. elle aime pas quand il sourit, il sourit un peu trop comme elle. le frangin. la lumière au bout du tunnel que sont les relations familiales biaggi. les problèmes. toujours plus de problèmes. pourtant il a un goût de mensonges, encore. ebe. un claquement de doigts la ramène sur terre. ouais ouais, il est super ton maillot de bain. tente-t-elle de rattraper en reportant son attention sur babi. sa mine exaspérée lui confirme qu'elle est à côté de la plaque. elle a perdu le fil de la conversation depuis un moment. ça fait combien d'heures que t'as arrêté de m'écouter bordel. elle lui sourit pour toute réponse. elle n'a pas envie de penser à lui, pourtant le voila, partout où elle va. elle le croise plus qu'elle ne le voudrait. les opportunités s'accumulent. mais elle recule. tu sais que tu vas devoir aller lui parler un jour. babi ponctue sa phrase d'un hochement de tête en direction du blond. elle relève ses lunettes de soleil afin de lui lancer son regard le plus glacial et les replace sur son nez, la moue boudeuse. parfois elle se dit qu'elle aurait mieux voulu ne jamais savoir. ne pas savoir qu'elle a un frère qui a connu leur père, ne pas savoir qu'il travaille magiquement à l'hôtel où elle passe ses vacances depuis son enfance, pas savoir que les réponses à toutes ses questions sont juste à portée de main. elle a tellement d'interrogations en suspens qu'elle s'y noie toute seule. j'en ai marre d'être ici. viens on va boire un verre. fuis. imite ta mère. fuis comme une lâche, lui crie sa conscience. elle l'ignore et ramasse ses affaires éparpillées autour de leurs transats. j'ai croisé un bianchi au bar sur mon chemin. j'ai pas très envie d'y retourner. parfait, mime-t-elle satisfaite. tu sais que tu vas devoir leur parler un jour. réplique-t-elle en prenant l'air hautain de son amie. babi lui lance sa crème solaire au visage et elles prennent la route pour la plage. terrain d'entente. pas de lip, pas de bianchi. leur sortie de secours.